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Nous analysons les effets de la libéralisation des échanges sur le bien-être dans un contexte de marginalisation multiple par le biais d'un modèle spatial des marchés provinciaux pour les produits laitiers. Nous modélisons la politique canadienne de gestion de l'offre, qui a pour but de générer des prix à la ferme plus élevés, en prenant en considération l'établissement de marges par les firmes impliquées dans la transformation. Notre modèle s'inspire du modèle
de dumping réciproque de Brander et Krugman (1983) puisque les transformateurs de diverses provinces se concurrencent à la Cournot dans chaque province. Nos simulations révèlent des gains de bien-être d'un milliard de dollars par année si des réductions de tarifs importantes étaient mises de l'avant. Dans un scénario avec de plus faibles efforts de libéralisation, les gains
s'élèvent à 234.5 millions de dollars. Même les grandes provinces productrices comme le Québec et l'Ontario gagnent de la libéralisation. Nous avons aussi fait des simulations basées sur la concurrence parfaite et celles-ci génèrent des gains de bien-être plus modestes variant entre 15.6 et 34.5 millions de dollars. Finalement, nous montrons que le renversement du signe dans la relation transport-bien-être identifié par Brander et Krugman (1983) se fait à un coût de
transport beaucoup trop élevé pour être pertinent dans l'analyse des politiques.

JEL Codes: Q17; F12; L13 Keywords: Double marginalization, supply management, dairy industry, reciprocal dumping