Demand and Supply Analysis of Farm, Farmer and Farm Family Data


  • Publication date : 2011-01-01

Abstract

Les gouvernements collectent des données sur le secteur agricole par le biais de différentes enquêtes, le programme de données fiscales et des données recueillies dans le cadre de la gestion de divers programmes. La définition d'une exploitation agricole pour les fins du recensement sert d'encrage pour estimer l'offre agrégée des produits primaires qui joue un rôle critique dans l'analyse et la prédiction des prix des produits primaires. Les prix sont recueillis et rendus publiques mais l'absence de données pour des produits vendus à
contrat est de plus en plus inquiétante. Le jumelage du recensement de l'agriculture, du recensement détaillé de la population (jusqu'en 2006) et de l'enquête nationale auprès des ménages de 2011 génère de très bonnes données sur les caractéristiques des résidents ruraux habitant ou non sur une ferme. La typologie mise de l'avant par Agriculture et Agroalimentaire Canada a l'avantage de prendre en compte les différences dans la taille des exploitations et dans le mode de vie de l'exploitant, mais toute inférence à partir de ses données ne s'applique qu'aux exploitations non-incorporées. Ces exploitations sont généralement de moindre envergure et leur poids combiné dans l'ensemble du secteur est en déclin. À l'opposé, on observe de plus en plus d'exploitations incorporées et celles-ci s'accaparent la majorité des recettes monétaires. La complexité grandissante des exploitations agricoles s'amplifie lorsqu'on examine les liens qu'elles développent avec les fournisseurs d'intrants et les transformateurs. Les liens entre les exploitations agricoles et leurs partenaires le long des chaînes d'approvisionnement sont de plus en plus forts mais il est malheureusement impossible de les documenter à partir des données disponibles. Le secteur agricole est de plus en plus hétérogène et les besoins en données pour des fins d'analyse et de gestion ne feront qu'augmenter avec le degré d'hétérogénéité.

 

Les demandes de données pour appuyer l'analyse de politiques publiques (évaluation, élaboration de programmes, validation des besoins) sont à la fois plus pointues et plus
ambitieuses que les demandes des utilisateurs privés et gouvernementaux en quête de statistiques agrégées sur la production. Comme les programmes de soutien ont pour but d'aider les exploitations viables confrontées à des difficultés inhabituelles, il est essentiel d'avoir des données pour évaluer la performance financière des exploitations et d'identifier celles qui sont compétitives dans un environnement « normal » et celles qui ne le sont jamais. Pour cela, il est nécessaire d'avoir des bilans, des états financiers et des données sur la production et les intrants utilisés par exploitation et ce pour plusieurs exploitations et plusieurs années. Une banque de données contenant toutes les informations nécessaires pour l'évaluation des besoins et des effets des programmes de soutien n'existe pas. Les mesures de performance obtenues à partir des données fiscales se limitent aux marges; on ne peut rien tirer quant aux actifs, le passif, les intrants, les extrants et les caractéristiques sociodémographiques. Ces informations deviendraient particulièrement utiles si les programmes de soutien devaient éventuellement viser des profils spécifiques d'exploitations. L'utilisation potentielle de caractéristiques de l'exploitant pour déterminer l'éligibilité à divers programmes créerait un énorme fossé entre les besoins en données et l'offre actuelle de données publiques. L'établissement de nouveaux critères basés sur l'exploitant reflète la diversité croissante du secteur. Les critères basés sur l'exploitation étaient justifiés pour tous les utilisateurs de données quand l'unité de production était une exploitation supportant un seul exploitant et sa famille. Cette description ne tient plus. L'hétérogénéité requiert que les objectifs de la politique agricole soient clarifiés (ex., efficience vs équité), mais la rhétorique politique doit s'ajuster car on parle encore de la ferme, du fermier et de la famille résidant sur la ferme comme si ces termes étaient encore interchangeables. Les distinctions entre ces termes deviendront plus prononcées et changeront vraisemblablement la nature des données
sur l'agriculture.